Florilège cardinalo-épiscopal

1 Avr 2022 Actualités

Florilège cardinalo-épiscopal

L’art des déclarations hétérodoxes, semble particulièrement florissant de nos jours. Si François ne rechigne pas à donner l’exemple, il faut reconnaître qu’il a de sérieux concurrents. Le mois de février dernier a été particulièrement riche dans ce domaine. Voici quelques exemples :

Cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg :

Les positions de l’Église sur le caractère peccamineux des relations homosexuelles sont erronées. Je pense que le fondement sociologique et scientifique de cette doctrine n’est plus correct. Il est temps de procéder à une révision fondamentale de l’enseignement de l’Église, et la façon dont le pape François a parlé de l’homosexualité peut conduire à un changement de doctrine.

(Entretien donné à l’agence allemande Katholische nachrichtenagentur publié le 2 février)

Cardinal Reinhard Marx, à propos du célibat ecclésiastique :

En faire une condition de base pour chaque prêtre, là je mets un point d’interrogation. (…) Pour certains prêtres, il serait préférable qu’ils soient mariés. Pas seulement pour des raisons sexuelles, mais parce que ce serait mieux pour leur vie et qu’ils ne seraient pas seuls. (…) Certains diront : si nous n’avons plus le célibat obligatoire, tout le monde va se marier maintenant ! Ma réponse est : “Et alors ? Si tout le monde se mariait, cela montrerait encore plus que cela ne fonctionne pas bien ainsi”.

(Entretien accordé au journal Süddeutsche Zeitung le 2 février)

Monseigneur Jean-Paul Vesco, nouvel archevêque d’Alger :

Méfions-nous de nous chaque fois que nous sommes tentés de porter un regard négatif sur l’islam. Il faut parvenir à nous défaire de l’idée que nous devons évangéliser, faire accéder les autres à notre vérité et accepter simultanément qu’il est peut-être aussi, dans l’islam, une part de vérité qui nous échappe.

(Entretien avec le journal Dimanche le 12 février)

La Croix du 10 février, dans un article d’Aline et Alain Weidert intitulé La fin des messes d'autre "foi", une chance pour le Christ !

Nota : Cet article n’est pas à proprement une déclaration épiscopale, mais La Croix étant le quotidien de référence de l’Église de France, il exprime sûrement la pensée du noyau dirigeant de la CEF. Sinon, des évêques auraient certainement exprimé publiquement leur désaccord.

L'esprit de la liturgie d'autre "foi", sa théologie, les normes de la prière et de la messe d'hier (la lex orandi du passé), ne peuvent plus, sans discernement, continuer d'être les normes de la foi d'aujourd'hui. (…)
La lex orandi d'hier a fait du catholicisme la religion d'un dieu pervers qui fait mourir son fils pour apaiser son courroux, religion d'un mea culpa et d'une réparation perpétuelle. (…)
Nos messes sont malheureusement toujours empreintes d'un fort caractère sacrificiel « expiatoire » à finalité « propitiatoire » dans le but d'annihiler les péchés (20 fois mentionnés), de faire notre salut et de sauver des âmes de la vindicte divine. (…)
Le choix est clair ! Non pas entre sensibilités et esthétiques religieuses différentes mais entre sacrifices à n'en plus finir pour effacer les péchés et Eucharisties qui scellent l'Alliance/Christ. (…)
Fin de l'obsession du péché, il n'est que « le revers » du salut.

Commentaire :

Aline et Alain Weidert font un constat parfaitement juste au début de leur article : il a bien deux fois différentes, et par conséquent deux religions différentes. Toutes deux sont dites "catholiques" : ce sont néanmoins deux religions différentes. Face à la religion traditionnelle, la nouvelle religion accepte l’homosexualité et les prêtres mariés, refuse d’évangéliser les musulmans et enseigne que la messe n’est pas sacrifice.

Dieu étant Un et ne changeant pas, l’Église, corps mystique de son Fils, ne peut accepter deux conceptions aussi différentes : seule une de ces positions est réellement catholique. L’autre est très probablement la réalisation de ce que le Padre Pio confia à Don Amorth vers 1960 : « Satan s’est introduit au sein de l'Église et, dans très peu de temps, il arrivera à gouverner une fausse Église. »

Yves de Lassus

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