Les récentes élections européennes ont eu un mérite qui n’a été que peu mis en lumière : elles ont permis à l’Église de rappeler que le concept de nation n’est pas, ou plutôt n’est plus un concept catholique.
Voici quelques exemples qui montrent le nouvel enseignement officiel de l’Église sur ce point :
Le 9 mai dernier, le cardinal Matteo Zuppi et Mgr Mariano Crociata, président de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE), ont publié une lettre appelant à rejeter la « tentations nationaliste », qui semble être le seul danger qui menace l’UE.
Le 3 juin, le cardinal Michael Czerny, préfet du Dicastère pour le service du développement humain intégral, adressa aux électeurs la recommandation suivante : « Il serait utile que les Européens se souvinssent de leurs racines migratoires. (…) Il est dommage qu’au bout d’une ou deux générations, une famille les oublie. »
Le même jour François renchérissait en disant : « Il est possible de voir dans les migrants de notre époque, comme dans ceux de tous les temps, une image vivante du peuple de Dieu en marche vers la patrie éternelle » (source : Vatican News).
Enfin le 7 juin, alors que les élections avaient commencé dans certains pays, le président de la COMECE affirmait péremptoirement dans La Stampa : « Souverainisme, populisme ou nationalisme, tous les mouvements qui considèrent la nation comme l’entité capable de décider de son destin et de son avenir, constituent une tromperie. »
Si ces déclarations sont loin d’être conformes à la doctrine de l’Église en matière politique et sociale telle qu’elle était professée avant Vatican II, elle sont au moins dans l’esprit de la 2e lettre de saint Paul à Thimothée : « Prêche la parole, insiste à temps et à contretemps, reprend, menace, exhorte » (2 Tim 4,2) Nul doute que nosseigneurs insistent à contretemps et menacent. Mais quelle parole prêchent-ils ? Celle de Notre-Seigneur ou celle des hommes ? De plus, saint Paul prend soin d’ajouter : « avec une entière patience et toujours en instruisant ». Nous laissons au lecteur le soin d’apprécier lui-même si leurs éminences ont fait preuve de patience, tout en ayant le souci d’instruire.