Réflexions de Mgr Schneider sur la messe

Le 29 juin dernier, Mgr Schneider a confié à LifeSiteNews ses réflexions sur les interdictions récentes émises par le Saint-Siège à propos de la messe traditionnelle. Ces réflexions appuyant celles de l’AFS sur cette même question (voir notamment l’éditorial du n° 284 republié dans la Lettre aux amis de l’AFS de décembre 2022), il nous paraît intéressant de vous les faire connaître.

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1. La liturgie romaine traditionnelle de la Messe était la liturgie de nos ancêtres catholiques. C’est la forme de la messe avec laquelle la plupart des nations européennes (à l’exception de certains pays d’Europe de l’Est et des rites ambrosien et mozarabe), toutes les nations américaines et la plupart des nations africaines, asiatiques et océaniennes ont été évangélisées.

2. « Ce que les générations précédentes considéraient comme sacré, reste sacré et grand pour nous aussi » (Pape Benoît XVI).

3. « Le problème du nouveau Missel réside dans l’abandon d’une histoire toujours continue, avant et après saint Pie V, et dans la création d’un livre entièrement nouveau (bien que compilé à partir de matériel ancien) » (Cardinal Joseph Ratzinger).

4. La publication du nouveau Missel « s’est accompagnée d’une sorte d’interdiction de tout ce qui l’avait précédé, ce qui est inédit dans l’histoire du droit ecclésiastique et de la liturgie » (Cardinal Joseph Ratzinger).

5. « Je peux dire avec certitude, sur la base de ma connaissance des débats conciliaires et de ma lecture répétée des discours des Pères du Concile, que cela [c’est-à-dire la réforme telle qu’elle se présente actuellement dans le nouveau Missel] ne correspond pas aux intentions du Concile Vatican II » (Cardinal Joseph Ratzinger).

6. La liturgie romaine traditionnelle de la messe a été la liturgie de tous les saints de rite latin que nous connaissons au moins pendant tout le dernier millénaire ; son âge est donc millénaire. Bien que communément appelée Messe « tridentine », la même forme de Messe était déjà en usage plusieurs siècles avant le Concile de Trente, et ce Concile n’a demandé qu’à canoniser cette forme vénérable et doctrinalement sûre de la liturgie de l’Église romaine.

7. La liturgie romaine traditionnelle de la Messe présente les affinités les plus étroites avec les rites orientaux en témoignant de la loi liturgique universelle et ininterrompue de l’Église : « Dans le Missel romain de saint Pie V, comme dans plusieurs liturgies orientales, il y a de très belles prières par lesquelles le prêtre exprime le sens le plus profond de l’humilité et de la révérence devant les Mystères sacrés : elles révèlent la substance même de la Liturgie » (Pape Jean-Paul II).

8. Le Pape et les évêques n’ont donc pas l’autorité d’interdire ou de limiter une forme aussi vénérable de la Sainte Messe, qui a été offerte par les saints pendant plus de mille ans, de la même manière que le Pape ou les évêques n’auraient pas l’autorité d’interdire ou de réformer de manière significative la forme vénérable du Credo apostolique ou du Credo de Nicée-Constantinople, précisément en raison de leur usage vénérable, ininterrompu et millénaire.

9. Se conformer à l’interdiction abusive de cette forme vénérable de la Messe des saints, émise malheureusement par des ecclésiastiques actuels à une époque de crise ecclésiale sans précédent, constituerait une fausse obéissance.

10. Le non-respect des interdictions de la Messe traditionnelle ne rend pas, de ce fait, schismatique, à condition de continuer à reconnaître le Pape et les évêques, à les respecter et à prier pour eux.

11. En désobéissant formellement à une interdiction aussi inouïe d’un patrimoine inaliénable de l’Église romaine, on obéit en fait à l’Église catholique de tous les temps et à tous les papes qui ont célébré et ordonné avec diligence la préservation de cette forme vénérable et canonisée de la Messe.

12. L’interdiction actuelle du rite traditionnel de la Messe est un phénomène temporaire qui cessera. L’Église romaine connaît aujourd’hui une sorte d’exil liturgique, c’est-à-dire que la Messe latine traditionnelle a été exilée de Rome ; cependant, cet exil prendra certainement fin un jour.

13. En effet, la Messe latine traditionnelle, en usage ininterrompu depuis plus d’un millénaire, sanctifiée par une réception universelle au fil du temps, par les saints et par les pontifes romains, appartient au patrimoine inaliénable de l’Église romaine. Par conséquent, à l’avenir, les pontifes romains reconnaîtront et rétabliront sans aucun doute l’usage de cette liturgie traditionnelle de la messe.

14. Les futurs papes remercieront tous les prêtres et les fidèles qui, en des temps difficiles, malgré toutes les pressions et les fausses accusations de désobéissance, et dans un esprit d’amour sincère pour l’Église et pour l’honneur du Saint-Siège, ont maintenu et transmis le grand trésor liturgique de la Messe traditionnelle pour les générations futures.

29 juin 2023 – Solennité des Apôtres Saints Pierre et Paul
+ Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Sainte Marie à Astana