Encyclique Sapientiae Christianae

Contextuellement, l'encyclique intervient dans le contexte troublé du XIXe siècle, en proie au laïcisme et au libéralisme qui pénètre de plus en plus dans les constitutions politiques des États.
Très soucieux de la préservation des droits de l'Église dans ce contexte, Léon XIII s'était attaché tout d'abord à aborder ces questions sur le plan philosophique (encycliques Æeterni Patris, Libertas Praestantissimum), ainsi que sur le plan politique (encycliques Humanum Genus, Immortale Dei). Mais estimant que les sociétés ne pourraient se rénover qu'à partir d'une réforme intérieure des chrétiens eux-mêmes, il n'hésita pas à aborder ces questions sous un angle également plus social, avec les encycliques Arcanum Divanae, Spectata Fides et Sapientiae Christianae sur les principaux devoirs des chrétiens. Il abordera un an plus tard la question de la doctrine sociale de l'Église avec l'encyclique Rerum Novarum.
Dans son encyclique, Léon XIII rappelle la prééminence surnaturelle de l'Église sur l'État (chap. 1), le devoir de défendre la doctrine chrétienne (chap. 2 et 3), la distinction des deux pouvoirs (chap. 4) et la nécessité de la vie chrétienne (chap. 5).