Voici la réaction de Mgr Schneider parue le 22 octobre dernier sur les propos de François rapportés dans le film Francesco :
Tout vrai catholique, tout vrai prêtre catholique, tout vrai évêque catholique doit, avec une profonde tristesse et un cœur contrit, regretter et protester contre ce fait inouï que le pape François, le pontife romain, successeur de l’apôtre Pierre, le vicaire du Christ sur terre, ait exprimé dans le film documentaire Francesco, étrenné le 21 octobre 2020 dans le cadre du Festival du film de Rome, son soutien aux unions civiles entre personnes de même sexe. Un tel soutien du pape signifie le soutien à une structure du péché, à un style de vie contraire au sixième commandement du Décalogue, qui a été écrit par les doigts de Dieu sur des tables de pierre au Mont Sinaï (voir Ex. 31:18), et remis aux hommes des mains des Anges (voir Gal. 3:19). Ce que Dieu a écrit de sa main, même un pape ne peut l’effacer ni le réécrire de sa main ou de sa langue. Le pape ne peut pas se comporter comme s’il était Dieu, ou une incarnation de Jésus-Christ, en modifiant ces paroles du Seigneur : « Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras point d’adultère. Mais Moi Je vous dis que quiconque aura regardé une femme pour la convoiter, a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur » (Mt 5, 27-28), pour dire, au lieu de cela, à peu près ceci : « Vous avez entendu qu’il a été dit : “Tu ne commettras pas d’adultère”, “Si un homme couche avec un homme comme si c’était une femme, ils ont tous deux commis une abomination” (Lév. 20,13), “les hommes qui pratiquent l’homosexualité n’hériteront pas du royaume de Dieu” (1 Cor. 6,9) ; “la pratique de l’homosexualité s’oppose à la saine doctrine” (1 Tim. 1,10). Mais moi, je vous dis que pour les personnes qui ressentent une attirance pour le même sexe, “nous devons créer une loi sur l’union civile. De cette façon, elles sont légalement couvertes”. »
Chaque Pasteur de l’Eglise, et le Pape plus que tout autre, devrait toujours rappeler à autrui ces graves paroles de Notre Seigneur : « Celui donc qui violera l’un de ces plus petits commandements, et qui enseignera les hommes à le faire, sera appelé le plus petit dans le royaume des Cieux » (Mt. 5:19). Chaque pape doit prendre très à cœur ce que le Concile Vatican I a proclamé : « L’Esprit Saint n’a pas été promis aux successeurs de Pierre pour que, par sa révélation, ils fassent connaître une nouvelle doctrine, mais pour que, par son assistance, ils gardent inviolablement et exposent fidèlement la Révélation, le Dépôt de la Foi, délivré par les Apôtres » (Constitution dogmatique Pastor aeternus, chap. 4).
La préconisation d’une union juridique afin qu’un style de vie contraire au Commandement explicite de Dieu, à la nature humaine et à la raison humaine soit légalement couvert, est une nouvelle doctrine, qui « coud des coussinets pour tous les coudes, et qui font des oreillers pour la tête des personnes » (Ez. 13:18), une nouvelle doctrine qui « pervertit la grâce de notre Dieu en plaisir sexuel changent la grâce de notre Dieu en luxure » (Jude 4), une doctrine qui est évidemment contraire à la Révélation divine et l’enseignement pérenne de l’Église de tous les temps. Une telle doctrine conspire avec le péché, et constitue donc une mesure des plus anti-pastorales. Promouvoir un style de vie juridique de péché va contre le cœur même de l’Évangile, puisque les personnes qui se trouvent dans des unions homosexuelles, par leurs actes sexuels, offensent gravement Dieu. Notre-Dame de Fatima a lancé un appel maternel à l’humanité tout entière pour qu’elle cesse d’offenser Dieu, qui est déjà trop offensé.
La voix du Magistère, ci-dessous, se fait fidèlement l’écho de la voix de Jésus-Christ, Notre Divin Maître, la Vérité éternelle, et de la voix de l’Église et des papes de tous les temps :
- « La loi civile ne peut contredire la raison droite sans perdre sa force contraignante sur la conscience » (cf. Jean-Paul II, Encyclique Evangelium vitae, 72).
- « Les législations favorables aux unions homosexuelles sont contraires à la droite raison car elles confèrent des garanties juridiques, analogues à celles de l’institution matrimoniale, à l’union entre deux personnes du même sexe. Étant donné les valeurs en jeu, l’État ne peut légaliser ces unions sans manquer au devoir de promouvoir et de protéger le mariage, institution essentielle au bien commun » (Congrégation pour la doctrine de la foi, Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles, n. 6).
- « On peut se demander comment une loi peut être contraire au bien commun si elle n’impose aucun type de comportement particulier, mais se contente de reconnaître légalement une réalité de fait qui ne semble causer d’injustice à personne. Dans ce domaine, il faut d’abord réfléchir à la différence entre le comportement homosexuel en tant que phénomène privé et le même comportement en tant que relation dans la société, prévu et approuvé par la loi, au point qu’il devient l’une des institutions de la structure juridique. Ce deuxième phénomène est non seulement plus grave, mais il exerce également une influence plus profonde et plus étendue, et il entraînerait des changements dans toute l’organisation de la société, contraires au bien commun. Les lois civiles sont des principes structurants de la vie de l’homme en société, pour le bien ou pour le mal. Elles “jouent un rôle très important et parfois décisif en influençant les modes de pensée et de comportement”. Les modes de vie et les présupposés sous-jacents qu’ils expriment non seulement façonnent extérieurement la vie de la société, mais tendent également à modifier la perception et l’évaluation des formes de comportement par la jeune génération. La reconnaissance légale des unions homosexuelles obscurcirait certaines valeurs morales fondamentales et entraînerait une dévaluation de l’institution du mariage » (ibid.)
- Les relations sexuelles « sont humaines lorsque et en tant qu’elles expriment et promeuvent l’aide mutuelle des sexes dans le mariage et restent ouvertes à la transmission de la vie » (ibid., n. 7)
- « En mettant sur un plan analogue l’union homosexuelle, le mariage ou la famille, l’État agit arbitrairement et entre en contradiction avec ses propres devoirs » (ibid., n. 8).
- « Ne pas attribuer le statut social et juridique de mariage aux formes de vie qui ne sont pas et ne peuvent être matrimoniales ne s’oppose pas à la justice. C’est elle – la justice – au contraire, qui l’exige. (…) Il y a de bonnes raisons pour affirmer que de telles unions sont nuisibles pour le juste développement de la société humaine, et qu’elles lui nuiraient dans la mesure où augmenterait leur incidence effective sur le tissu social » (ibid.).
- « Ce serait (…) une injustice grave que de sacrifier le bien commun et le droit de la famille, pour obtenir des biens qui pourraient et devraient être protégés par des moyens non nocifs pour l’ensemble du corps social » (ibid., n. 9).
- Il existe toujours « un danger qu’une législation qui ferait de l’homosexualité le fondement de droits puisse en réalité encourager une personne ayant une orientation homosexuelle à la déclarer publiquement ou même à chercher un partenaire afin de profiter des dispositions de la loi » (Congrégation pour la Doctrine de la foi, Observations au sujet des propositions de loi sur la non-discrimination des personnes homosexuelles, 24 juillet 1992, n. 14).
Tous les catholiques – qu’ils soient fidèles laïcs : petits enfants, jeunes hommes et jeunes femmes, pères et mères de famille, ou qu’ils soient des personnes consacrées : religieuses cloîtrées, prêtres et évêques – qui gardent inviolablement et « combattent pour la foi qui a été une fois pour toutes transmise aux saints » (Jude 3), et qui sont pour cette raison méprisés et marginalisés, renvoyés à la périphérie dans la vie de l’Église de notre temps, devraient verser des larmes et crier vers Dieu afin que, par la puissante intercession du Cœur Immaculé de Marie, qui a dit à Fatima que l’on devrait cesser d’offenser Dieu, qui est déjà trop offensé, le pape François puisse se convertir et retirer formellement son approbation des unions civiles de même sexe, afin de confirmer ses frères, comme le Seigneur le lui a ordonné (voir Luc 22 : 32).
Tous ces petits dans l’Église (enfants, jeunes gens, jeunes femmes, pères et mères de famille, religieuses cloîtrées, prêtres, évêques) diraient sûrement au Pape François : Très Saint-Père, pour le salut de votre âme immortelle, pour les âmes de toutes les personnes qui, par votre approbation des unions de même sexe, offensent gravement Dieu par leurs actes sexuels et exposent leurs âmes au danger d’être perdues pour l’éternité, convertissez-vous, retirez votre approbation et proclamez avec tous vos prédécesseurs cet enseignement immuable de l’Église :
« L’Église enseigne que le respect envers les personnes homosexuelles ne peut en aucune façon conduire à l’approbation du comportement homosexuel ou à la reconnaissance juridique des unions homosexuelles » (Congrégation pour la Doctrine de la foi, Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles, n. 11)
« Reconnaître légalement les unions homosexuelles ou les assimiler au mariage, signifierait non seulement approuver un comportement déviant, et par conséquent en faire un modèle dans la société actuelle, mais aussi masquer des valeurs fondamentales qui appartiennent au patrimoine commun de l’humanité. L’Église ne peut pas ne pas défendre de telles valeurs pour le bien des hommes et de toute la société » (ibid., n. 11)
A cause de l’incroyable approbation des unions de même sexe par le pape, tous les vrais enfants de l’Église se sentent orphelins, n’entendant plus la voix claire et sans ambiguïté du pape, qui devrait inviolablement garder et exposer fidèlement la Révélation, le dépôt de la Foi, délivrés par les Apôtres.
Les vrais enfants de l’Église de notre temps pourraient utiliser ces mots du Psaume 137, en disant : « Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion, nous souvenant de l’enseignement lumineux et limpide comme le cristal des papes, de notre Sainte Mère l’Église. Pourtant, nous croyons inébranlablement aux paroles de Notre Seigneur : que les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre son Église. Le Seigneur viendra, même s’Il vient tard, seulement à la quatrième veille de la nuit, pour calmer la tempête au sein de l’Église, pour calmer la tempête au sein de la papauté de notre temps, et Il dira : « Ayez courage, c’est moi. N’ayez pas peur. Hommes de peu de foi, pourquoi avez-vous douté ? Et quand ils sont montés dans la barque, le vent a cessé » (Mt. 14, 27; 32-33) Notre Seigneur dira aussi au pape François : « Que sert à l’homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ? ou qu’est-ce que l’homme donnera en échange de son âme ? Car le Fils de l’homme viendra dans la gloire de Son Père avec Ses Anges, et alors Il rendra à chacun selon ses œuvres »(Mt. 16, 26-27) ; et Notre Seigneur dira en outre au pape François : « J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; et toi, lorsque tu seras converti, affermis tes frères. » (Luc 22, 32)
22 octobre 2020
+ Athanasius Schneider,
évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Sainte-Marie à Astana